Normandie La halle aux végétaux fait le plein

C'est décidément l'année des remises en question pour les salons. Du côté des rendez-vous régionaux, la même semaine, ce sont Normandie Végét'Halle, qu'ont rejoint les métiers du paysage et qui a déménagé au Havre, et Aquiflor, parti à Toulouse (31), qui se sont profondément transformés.

Après une dizaine d'années passées dans son fief d'origine à Saint-Pierre-sur-Dives (14), Normandie Végét'Halle avait déjà l'an dernier changé d'horizon, prenant la direction de Saint-Lô (50). Un choix que les exposants avaient apprécié : « Le salon commençait à stagner, voire à régresser, les changements lui avaient redonné de la dynamique », témoignent plusieurs habitués. Mais en 2016, un rapprochement avec l'Unep régionale et le choix de s'implanter dans une grande ville, en l'occurrence Le Havre, ont permis à cet événement (devenu entre temps Normandie Paysage et Végét'Halle) d'entrer dans une nouvelle dimension.

Le rendez-vous reste certes modeste, 69 exposants et 200 visiteurs, mais le public qualifié correspond aux attentes de producteurs et de fournisseurs qui trouvent le moyen de toucher un public peu enclin à se déplacer sur les grands événements nationaux. Le tout à peu de frais, puisqu'il est possible de faire l'aller-retour dans la journée pour la plupart des exposants et des visiteurs, essentiellement venus de Normandie, parfois des Pays de la Loire ou d'Île-de-France. « Si je gagne cinq ou six nouveaux contacts, c'est réussi », témoigne un pépiniériste qui a toujours répondu présent à la manifestation et qui « aimerait pouvoir participer à des rendez-vous similaires en Île-de-France ou en Bretagne », des régions proches qui font partie de sa zone de chalandise.

Les organisateurs ont refusé des exposants

Reste que les organisateurs, l'association locale Horti Pépi et l'Unep, avec l'appui de Florysage et de l'Astredhor, ont dû refuser des exposants faute de place suffisante dans le boulodrome du parc de la forêt de Montgeon et sous le barnum qu'ils avaient fait installer à côté. Signe que la manifestation répondait aux attentes. Des responsables de services espaces verts, des entrepreneurs du paysage et des producteurs constituaient pour leur part l'essentiel des visiteurs. Les grands absents auront été les élus, et nombreux sont les acteurs locaux à l'avoir noté : dans un contexte de restrictions budgétaires et alors qu'une nouvelle région est née de la fusion des Haute et Basse-Normandie, toutes les structures qui dépendent des décisions politiques de la région aimeraient avoir une meilleure visibilité quant à la pérennité de leurs actions...

Deux conférences, l'une sur le fleurissement animée par William Duvernoy, de Graines Voltz et formateur au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), et l'autre sur des essais Florysage de plantes répondant aux contraintes urbaines, conduite par Solenn Le Gall, sur lesquelles nous reviendrons dans de prochaines éditions, ont animé la matinée du salon, qui devrait se dérouler sous une forme assez semblable l'an prochain, dans une ville qui reste à déterminer, hors de la Seine-Maritime. Histoire de surfer sur le succès retrouvé.

Pascal Fayolle